lundi 21 janvier 2008

Caprice d'un matin

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A Selma Dibej* en cet anniversaire de son départ. Tu n'es pas morte, mais c'est ainsi qu'il m'a semblé.





Bénie soit ta journée, chérie. Je ne sens pas, dans notre lit, la chaleur de ton corps me massant le dos ! L'aube se serait-elle déjà levée ?
Et puis comment as-tu réussi à t'en retirer sans que je ne m'aperçoive, comme chaque matin, de ton réveil de si bonne heure?
Mais je n'entends point, chérie, le bruit léger de tes pas sur le parterre. Serais-tu déjà sortie au jardin ?
As-tu, comme tous les matins, cueilli tes roses ? En as-tu déjà composé ton bouquet quotidien pour le vase de la table du petit déjeuner?
Comme chaque mercredi, c'est, le tour du rosier jaune, aujourd'hui. T'es-tu souvenue de mon souhait d'ajouter une fleur bleue à ton vase?
N'attends plus de moi de renouveler ma prière chaque semaine, mon amour.
Que se passe-t-il dans la cuisine ? Je ne sens pas l'odeur du café turc à l'eau de fleurs d'orangers.
N'y aurait-il déjà plus de café en poudre ? Ou bien serais-tu, ce matin, en train de me préparer l'une de tes surprises ?
Laisse-moi deviner : Une "assida" à l'huile nouvelle et au miel ?
Ô combien, baume de ma vie, tu as exaucé tous mes caprices ! Ne m'en veux pas si, aujourd'hui, je vais chambarder tes plans matinaux. Et satisfais, sans discussion cette fois-ci, ce caprice qui, à l'instant même, me vient à l'esprit.
Ne me réveille pas, mon amour ! N'ouvre surtout pas la porte de notre chambre à coucher. Vas plutôt réveiller les enfants. Dis-leur que, ce matin, papa veux paresser au lit et n'ira pas au travail. Réunis-les et prenez sans moi le petit déjeuner.
Allez, vas-y ! Sans discussion je t'ai dit !



***



Avez-vous tous bien mangé, chérie ?
Et l'assida, était-elle bonne au miel et à l'huile nouvelle? C'est moi qui en ai cueilli, une à une, les olives. T'en souviens-tu?
Il reste encore du temps pour ranger les cartables des enfants.
Allez, viens maintenant. Ouvre-leur la chambre à coucher. Et informe-les, tout doucement, qu'il est permis à chacun de nous de se perdre un jour en chemin, et que ce matin, papa n'a pas su comment se réveiller de son dernier sommeil.
El Ghazala 06 janvier 2008


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*Selma Dibej : mère de l'auteur

2 commentaires:

souhir L a dit…

Tout d’abord, je m’excuse pour le retard. Comme vous le savez j’ai un mémoire à soutenir à la fin de l’année, donc je dois me concentrer à la recherche pour pouvoir passer à l’étape pratique. Bref, mon mémoire porte sur la presse électronique en Tunisie : réalités et perspectives. Par conséquent, tous ce qui a un rapport avec le net m’intéresse.
J’ai consulté toutes les adresses que vous m’avez données hier. Je vous encourage et je vous félicite pour votre travail. Je suis sûre que vous relèverez votre deuxième défi.
Pour être honnête, je ne peut être au début qu’une lectrice de vos récits, car j’ignore les techniques de l’écriture narrative par la suite je ne peut pas vous juger. Mais, je vous promets de maîtriser les critères -spécificités- de ce genre d’écriture.
Bonne continuation. Souhir L

palomaria a dit…

Bravo ! quel courage amigo je sais que tu va y arriver je te connais , je vais suivre "ce defi"

amistad Paloma