lundi 6 octobre 2008

Les remerciements du Haïkuteur

Mon année sur les ailes du récit / Vues et infos 2/ 6 octobre 2008


Les remerciements du Haïkuteur


Quand j'ai entamé cette expérience en vue d'un tournant dans "mon année sur les ailes du récit", je savais que j'avais besoin d'une grande bouffée d'air frais, une bouffée aussi grande que le territoire de ma patrie, de son Sahara au Sud à son littoral méditerranéen au Nord. Il faisait très chaud à la mi Aout. Et pourtant, une force intérieur m'a appelé à venir chercher au Sahara de quoi réchauffer mes racines Sahéliennes et partager avec les miens, là bas, un peu de l'air qu'ils respirent tous les jours.

J'avais soif de ces chaleureuses rencontres, qui sont seules à même d'apaiser la chaleur étouffante de l'été. Je suis donc allé me désaltérer à la source de l'amitié et de la fraternité, y puisant le soutien me permettant d'affronter cette première manche de mon nouveau périple narratif, cette manche qui est la plus importante de tout le jeu. Car c'est celle où le projet prend sa forme première et me donne à découvrir ses contours. A condition, bien sûr, que j'arrive à chasser mes illusions en m'immergeant dans la réalité et à me délester d'une part de mon ignorance en tendant l'oreille aux gens du savoir, afin qu'ils m'apprennent ce que j'ignore.

Aussi suis-je redevable à tous ces amis, auxquels je dois d'exprimer toute ma gratitude et d'adresser mes remerciements pour tout ce que cette visite au Sud du pays a pu apporter à "La Boussole de Sidinna", mais aussi à mes connaissances en général. Je leur suis encore plus redevable de tout ce que je vais pouvoir éviter à ce projet comme erreurs, grâce à ce contact que j'ai pu avoir avec eux avant que je ne fixe définitivement la nature des événements et les traits des personnages sur lesquels se base mon entreprise.

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Je commence par remercier tout particulièrement mon ami, mon frère, l'artiste et l'homme de culture Salah Swiai Marzouki, que j'ai rencontré après une vingtaine d'années de séparation et que j'ai trouvé aussi fidèle qu'au jour où je lui ai fait mes adieux à Tunis quand, pour de nobles raisons, il avait fait passer ses obligations d'être humain avant sa carrière artistique, choisissant de s'installer dans sa ville natale de Douz. Salah a fait sien mon projet sans en connaître les détails. Il m'a ouvert les portes du Sahara, se consacrant entièrement à mon accompagnement et n'épargnant aucun effort pour m'aider et m'apporter informations et conseils. Bientôt, je publierai, ici même, une modeste page spéciale que je lui dédierai en guise de reconnaissance.

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Ceci dit, mes remerciements vont, par ordre chronologique de nos rencontres :


A Hajja Nedjma qui représentera ici les honorables dames qui se sont dérobées à l'objectif de notre caméra, mais qui ne nous ont pas moins accueillis fraternellement dans leurs Haouchs, aux environs de Sidi Touati (Matmata), nous ouvrant spontanément leurs lieu d'habitation et nous entretenant de leur mode de vie dans ces superbes espaces fondés sur la générosité et la satisfaction.

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A Si Hédi Belaïd Bel Haj Ibrahim, l'un des plus familiers du Sahara et des plus rodés au voyage à travers ses étendues à dos de chameaux. Il nous a chaleureusement reçus dans sa boutique, nous consacrant deux séances d'entretien, l'une en pleine heure de sieste et l'autre de très bon matin. Il nous a aussi ouvert sa documentation, papier et numérique, et nous a fourni certaines photos intéressantes (prises par lui lors de ses voyages au Sahara) dont nous publierions quelques unes avec son aimable autorisation.

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A Haj Amor Belaïd Bel Haj Ibrahim qui nous a entretenu, à son tour, des affaires du Sahara, de la morale du Sahara et de l'élevage des chameaux, "embarcations du Sahara". Il était pour nous comme un livre ouvert, nous enseignant avec sa méthode orale, comme on lui avait jadis enseigné.


Haj Amor est ainsi. Il occupe toujours la place du patriarche et fait office, parmi les siens, de guide et d'enseignant. Il a son propre rituel et ne parle qu'une fois assurées toutes les conditions de l'écoute parfaite. Et pour clore son discours, il tient toujours à engager une prière s'adressant à Dieu le tout puissant afin qu'il bénisse son auditoire et faisse que ce qu'il leur dit leur soit utile et soit utilisé pour le bien. La Fatiha qu'il a engagée suite à ses réponses à nos questions m'a surpris autant qu'elle m'a impressionné. Et je n'oublierai jamais notre recueillement au moment nous la récitions, ni le sentiment d'amour, de sincérité et de fraternité qui se dégageait de notre réunion.



Haj Amor prédisait-il, au moment où il s'adressait à Dieu, lui demandant avec insistance de protéger notre "embarcation" de tous les dangers du voyage, que notre voiture allait être ensablée en raison du vent de sable qui s'est levé juste après notre tentative de photographier le coucher du soleil sur les dunes de Sabria, aux environs de Douz ?

Dieu a certainement exaucé les vœux de Haj Amor. Car l'aide n'a pas tardé à venir d'un Douar situé à environ un kilomètre de l'endroit où notre voiture a été ensablée. Merci donc à MM El Aïd (premier à droite) et M'hamed (troisième à partir de la droite) de nous avoir aidé, par leurs efforts et leur expérience, à rentrer passer la nuit dans notre chambre d'hotel à la ville de Douz.

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Merci aussi à M. Taoufik Bouguenna qui nous a ouvert les dépôts de conditionnement des dattes et des fruits qu'il vient de construire à l'entrée de Douz. Il nous a entretenu sur le commerce des dattes et nous a expliqué les usages en matière de rapports professionnels entre producteurs, conditionneurs, distributeurs et exportateurs de dattes.

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Merci aussi à M.Lotfi Bakkar qui nous a aidé, sans nous rencontrer et ce en permettant de nous ouvrir, en son absence, son exploitation agricole modèle. Merci aussi aux ouvriers de l'exploitation qui nous ont accueillis et ont répondu à nos questions concernant l'élevage de bétail et la production de dattes.

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Un remerciement tout particulier est adressé à Haj Abdel Aziz Bouabidi qui nous a généreusement accueilli, et à notre ami l'artiste et homme de théatre Ridha Bouabidi, absent sur la photo en raison d'un voyage qu'il effectuait à Tunis lors de notre passage chez lui, mais qui nous a généreusement ouvert son exploitation agricole à Deghèche, nous permettant de côtoyer de près les différents travaux agricoles, et nous hébergeant dans son appartement de l'exploitation.

Un grand merci aussi aux ouvriers de l'exploitation qui nous ont chaleureusement accueillis nous expliquant patiemment leurs travaux.

J'adresse tout particulièrement mes remerciements à Si Makhlouf ouvrier résident dans l'exploitation de jour comme de nuit, qui nous a tenu compagnie pendant notre séjour et nous a longuement entretenu de son travail et des us et coutumes du travail agricole dans les oasis en général surtout en matière de contrats de travail entre les propriétaires et les ouvriers permanents comme lui. Aussi nous a-t- il rendu notre séjour confortable et avons-nous partagé avec lui l'espace du sommeil ainsi que "l'eau et le sel", comme on dit chez nous.

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Merci, aussi au Cheikh Mqaddam Chafaï, Cheikh de "la confrérie sunnite" de Hammet-El-Jerid, qui ouvre sa résidence aux disciples venant de toute part. Il a bien voulu nous recevoir, supportant nos questions parfois aussi provocantes qu'indélicates, surtout lorsqu'l s'est agi d'anciennes pratiques de divinations et de talismans. il nous a répondu avec toute la clarté requise. Qu'il en soit remercié.

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Merci aussi à l'ancien combattant, Si Mohamed Abdel Hafidh qui était l'un des derniers à rendre les armes après la lutte pour l'indépendance nationale. Il m'a tout d'abord surpris en m'affirmant son amour pour la ville de Monastir et son désir de s'y rendre encore et encore. Il a ainsi jeté un petit pont entre le Rbat où je suis né et les dunes de Hazoua, me prouvant, si besoin est, l'étendue de mes racines arrivant jusqu'ici. Il nous a accueillis dans son exploitation agricole et nous a fait visiter celle de son frère, toutes les deux situées à Hazoua. Si Mohamed Abde Hafidh se trouve être l'un des premiers à s'être installé dans cette partie du territoire pour fonder le noyau d'une ville frontalière, mettant fin à une vie de nomades dans le Sahara. L'entretien avec lui a été très enrichissant. Il a porté aussi bien sur sa participation au mouvement de la lutte nationale que sur l'histoire de la ville. Il a aussi porté sur les techniques de l'agriculture bio, sujet abordé en présence de ses neveux dans l'exploitation modèle de ces derniers qui sont absents sur la photo, mais auxquels nous adressons aussi nos remerciements. Aussi devons nous remercier Si Ali Bessaïdi qui nous a mis en contact avec Si Mohamed Abdel Hafidh.

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Merci aussi à Anis, le conducteur de chameaux dans les dunes de Hazoua. Il a été patient avec nous et nous a entretenus, sous un soleil de plomb et presque malgré lui, des conditions de son travail précaire à la marge du "tourisme saharien". J'ai presque envie de m'excuser à la place des autres, pour les conditions difficiles qui nous ont réunies.

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Merci aux jeunes et aux enfants de Chebika et de Tamaghza, qui ont accepté de nous parler et qui l'ont fait avec beaucoup de dignité et de patience, dès que nous avons éloigné dictaphone et appareil photo.

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Merci aussi au professeur et néanmoins ami, Omrane Abdeljelil, qui nous a amicalement accueillis à Tozeur, le temps de boire un café. Nous avons profité de l'occasion pour nous enrichir à son contact de certaines connaissances touchant à certaines activités de loisir chez les jeunes dans les oasis de la région. Ne nous contentant pas des informations recueillies pendant notre rencontre éphémère, nous l'avons harcelé, après notre retour du Sud, par des questions téléphoniques auxquelles il a bien voulu répondre toujours aussi amicalement.

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Finalement, je ne sais si je dois remercier mon frère (biologique cette fois), mon ami de toujours malgré notre lien de fraternité et mon compagnon dans ce voyage "aventure", l'artiste et homme de théâtre, Fathi Labbène, ou si je dois plutôt remercier tous ceux que je viens de citer, en son nom aussi… En tout cas, je vais me contenter ici, de signer cette page de remerciements en son nom et au mien. Si ce texte est de moi et si mon visage apparaît presque dans toutes les photos, nul besoin de recourir à un devin pour découvrir qui se tient derrière l'appareil photo. Et puis sa photo à la porte du conducteur de la voiture ne peut aucunement me permettre de nier qu'il a partagé avec moi la conduite de ma voiture, pour que nous ne soyons pas encore plus lessivés que nous l'étions au retour du voyage.

Pour terminer, je dois préciser que tous ces noms, tous ces lieux et tous ces domaines d'activités m'ont beaucoup enrichi. Ils m'ont certainement inspiré des idées de lieux, de personnages et d'événements à inventer dans mon imagination, mais que leurs vrais personnages, leurs vraies histoires et les lieux où ils se trouvent n'ont et n'auront aucun lien avec les événements, les lieux et les personnages de "La Boussole de Sidinna". Cet avertissement vaut tout aussi bien pour me préserver de tomber dans le piège du style journalistique et du genre touristique et documentaire.

Avec toutes mes excuses pour le retard dans la publication de cette page. Vous comprendriez facilement à quel point le temps était trop exigu pour permettre à la fois d'accomplir ce devoir, de fixer un plan et de rédiger, dans les deux langues, les deux "Fenêtres" et le premier épisode de "La Boussole de Sidinna".

Avec les meilleurs sentiments de frères

Fathi et Salem Labbène

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