jeudi 10 juillet 2008

Un texte événement

Mon année sur les ailes du récit / manifeste du Haïkuteur (3)/ 10 Juillet 2008

Un texte événement

Après lecture du manifeste de "mon année sur les ailes du récit", au club de la nouvelle "Abul-Qassim Chebbi" à Tunis, le 26 janvier 2008, puis à Monastir, le 29 janvier et après publication d'un supplément du même manifeste, le 2 février, soit avant le démarrage de la mise en ligne des textes narratifs, voici qu'un événement exceptionnel me dicte la publication d'un nouveau supplément, avant même d'arriver à moitié chemin.
Le présent supplément comporte un léger et exceptionnel amendement des règles du jeu que je me suis imposé. Cependant, il constitue essentiellement une valorisation de cet événement exceptionnel qui m'autorise, comme je l’expliquerai plus loin, à me départir de la réserve d'usage chez les créateurs et à accomplir le devoir de la personne périssable qui marche aujourd'hui, parmi vous, envers des textes qu'il a commis et qui ont désormais sur lui le droit d'en expliquer l'importance et d'attirer sur eux l'attention avec tous les moyens. Car l'histoire pourrait - sait-on jamais- en décréter la pérennité. Et demain, peut-être, les générations s'en éclaireraient, après lui.
C'est, en tout cas, le destin de tout créateur sincère qui rêve encore de la grappe de Douagi*.

Du comptage des semaines, de la numérotation des textes

Paraitra, juste après le présent supplément, un texte dont le titre est : "Âm Idriss à Web-Shakhsoon – Essai de narration critique". Contrairement aux textes précédents, il sera publié en trois épisodes. Cette partition m'a été dictée par la longueur de ce texte ainsi que par la nature de l'effort déjà fourni et, surtout, celui à fournir encore pour en assurer la révision, en terminer la traduction, mais aussi pour assurer tous mes devoirs envers lui. Ce qui m'invite à apporter les précisions suivantes :
Primo : l'aventure de travailler sur un seul texte, pendant plus d'une semaine, représente plutôt un effort supplémentaire qu'une défaillance ou un manquement à mes engagements. L'objectif principal de "mon année sur les ailes du récit" n'est ni d'apporter la preuve d'une quelconque capacité surnaturelle de travail, ni d'enregistrer un simple acte de présence éditoriale, ni enfin de donner à la répartition de l'effort en fonction du temps imparti, la primauté sur les besoins d'un texte en tant que projet ayant le droit d'imposer, parfois, sa loi harassante à son auteur.
Secundo : la parution d'un seul texte en plusieurs parties ou le fait de travailler plus d'une semaine sur un même texte, n'autorise nullement à le considérer comme multiple. Aussi, les envois successifs de ce texte exceptionnel n’auront pas des numéros successifs (23/24/25) mais des numéros de parties successives (23a/23b/23c)
Tertio : L'adoption de cette numérotation est de nature à perturber le comptage final. Aurais-je le droit d'arrêter ma présente année, comme prévu le 9 février? Si je le faisais, ce serait de la paresse de ma part, voire un manquement à mes engagements. J'ai, en effet, promis 53 textes sur toute l'année et je ne me permettrai point d'en publier moins. A moins d'en être empêché par un évènement de force majeure.
Quarto : les jours qui viennent pourraient apporter, à leur tour, de tels événements exceptionnels. En conséquence, j'annonce que "mon année sur les ailes du récit" n'est point une année administrative. Et, comme je me suis permis de l'entamer le 8 février 2008, elle se terminerait en principe au cours de l'année administrative suivante et son prolongement au-delà de 53 semaines ne sera ni étrange ni difficile à accepter. J’annonce donc que la durée de ma présente année est de 55 semaines, pour se terminer, en principe le 23 février 2009. Mais elle pourrait encore être prolongée si un autre texte nécessitait d'être fractionné; à condition que ce texte soit d'un caractère exceptionnel avéré.

Du caractère exceptionnel du texte vingt-troisième

"Mon année sur les ailes du récit" s'est articulée autour de quatre engagements : la régularité de la publication sur Internet, à raison d'un texte par semaine, la traduction de mes textes en français et leur mise en ligne en même temps dans les deux langues, la publication, avec chaque texte, de photos de création que je prends au cours de la semaine et qui se rapprochent autant que possible du contenu du récit et, enfin, ma participation assidue aux activités du club de la nouvelle "Abulqassim Chebbi" ainsi que la lecture de mes textes pendant ses séances ordinaires, à chaque fois qu'il m'est offert de le faire, afin que mon expérience ne demeure pas cloitrée dans l'espace virtuel, coupée de la réalité de la scène littéraire tunisienne.
S'il m'était demandé de désigner celui de mes quatre engagements qui a le plus enrichi mon expérience, jusqu'à ce jour, je dirais sans hésiter que c'est le quatrième. Non seulement parce que les débats qui suivent la lecture des textes qu'il m'est donné de lire au club sont chargés de l'âme des membres, de leur amour pour la littérature et pour ses faiseurs ainsi que de leur attachement à leurs idées et de leur volonté, parfois excessive, d'en faire profiter les autres, ce qui ne peut que me permettre de profiter de ce qu'ils m'offrent consciemment, et surtout inconsciemment. Mais également parce que ma participation assidue aux activités du club m'impose des lectures intensives de textes narratifs tunisiens dont je n'aurais jamais lu certains, s'ils ne faisaient pas partie du programme de ces activités. Et si le club ne m'avait rendu que ce service, je lui en saurais profondément gré, ainsi que mon année sur les ailes du récit et toute autre entreprise similaire qui en naitrait plus tard, jusqu'à la fin de ma lutte pour l'art, la littérature, les idées et la vie en général.
Mais s'il m'était demandé de désigner, parmi des écrivains tunisiens que les programmes du club ont remis sur mon chemin, celui dont j'ai lu ou relu les textes avec une boulimie particulière, en raison de ce que j'y ai trouvé de bénéfique pour mon parcours personnel et compatible avec ma méthode de travail, je dirais qu'il s'agit , sans conteste, de Rachid Idriss et avant lui, chronologiquement, Mahmoud Belaïd. Mais si je ne sais pas quand ma boulimie de lecture des textes de se dernier va aboutir à un dialogue rédactionnel à la hauteur des impressions qu'ils m'ont laissées, je ne peux que remercier les circonstances qui m'ont chargé de rendre hommage à Rachid Idriss dans l'espace du club de la nouvelle et qui ont donc permis la naissance de ce texte exceptionnel au sein de "mon année sur les ailes du récit".
Aussi me trouverais-je dans l'incapacité d'exprimer toute ma gratitude à cette authentique institution culturelle qui, en me chargeant de préparer la communication principale d'une rencontre exceptionnelle, m'a permis de concevoir ce texte avec tout le souci d'expérimentation et d'innovation qui a toujours bouillonné en moi et de réussir, grâce à Dieu, la création de ce que je considère, sans fausse modestie ni exagération aucune, comme un événement textuel exceptionnel, dans une forme vierge, non encore explorée par d'autres plumes ou claviers que les miens.
Ce texte, j'ai choisi de l'intituler "Âm Idriss à Web-Shakhsoon – essai de narration critique". J'aurais souhaité rester sur ma réserve pendant qu'une tierce personne dit ce que je dis et apporte la preuve de ce que je prétends. Mais quelques expériences passées m'ont appris à vaincre ma timidité. Et je parie donc sur l'histoire pour démontrer, si jamais sa nature était de rendre justice aux créateurs sincères, que "Âm Idriss à Web-Shakhsoon", indépendamment des textes auxquels je me suis référé pour le rédiger et du nom de l'auteur auquel j'y ai rendu hommage (et c'est pour moi un honneur que celui-ci soit Rachid Idriss), est un texte composé sans modèle préexistant et qu'il serait fondateur d'un genre littéraire nouveau, s'inscrivant à la fois dans la critique littéraire, la construction du récit indépendant et l'adaptation/compilation libre de textes littéraires préexistants, ce qui ouvre à la relation texte/lecteur des horizons pluridisciplinaires non encore explorés, aujourd'hui.
Ce genre, pourrait s'appeler, comme le propose le sous-titre : "narration critique"! Et il s'agit bien, en dépit de toute parenté qu'il pourrait avoir avec des textes, dont certains pourraient être plus anciens que "Rissalat Al-Ghofrane" de Maârri (car rien ne nait de rien), d'une forme nouvelle et vierge, si ce n'est dans la littérature en général (je ne prétends pas connaître toute la littérature), du moins dans la littérature arabe ; et si ce n'est dans toute la littérature arabe (je ne prétends pas, non plus, connaître toute la littérature arabe), du moins dans la littérature tunisienne. Et à supposer même qu'on découvre, en Tunisie aussi, un texte plus ancien que le mien dont je n'aurais pas eu connaissance (Seul le savoir divin étant parfait), mon présent texte est nouveau et vierge dans mon itinéraire rédactionnel personnel en général et plus particulièrement dans l'aventure de "mon année sur les ailes du récit". Et ne serait ce que cela confère à ce texte une importance qui m'impose de me départir de la réserve d'usage pour accomplir mon devoir historique envers lui.

Des précisions et de la polémique

Parce que je ne suis qu'un être humain qui peut aussi bien se tromper qu’avoir raison, parce que ce texte me parait, comme je l'ai dit, nouveau, vierge et fondateur et parce que toute nouveauté pourrait générer quelque incompréhension, incommunication ou même un certain dérangement chez les uns ou les autres, pour une raison ou une autre qui m'échapperait,
Et parce que cette forme de réaction à la nouveauté est naturelle dans le comportement humain habité par la résistance au changement, voire parce qu'un semblant de dérangement et d'incompréhension s'est effectivement manifesté au sein du club de la nouvelle et même sur les colonnes des journaux et à travers un silence révélateur sur les ondes de la radio,
Et parce que je tiens à ne pas priver ceux qui se sentent dérangés, ainsi que les autres, de leur droit d'exprimer leurs opinions sur ce texte et même sur mes autres textes, au sein même de l'atelier du Haikuteur,
J'ai décidé :
Primo : d'offrir à tout un chacun, sur la ligne d'édition principale de l'atelier du Haikuteur, à savoir en dehors du cadre restreint de l'espace de réaction interactive, la possibilité de réagir, négativement ou positivement, à ce texte, voire à toute l'expérience de "mon année sur les ailes du récit".
Secundo : La réservation, à ces réactions, d'une nouvelle rubrique sans périodicités fixe de publication, ce qui permettrait la mise en ligne immédiate des textes reçus. Cette rubrique sera intitulée "Vues et infos".
Tertio : les textes seront envoyés par email. Et il est permis, voire souhaitable, de les accompagner par des photos de leurs auteurs. Je m'engage à publier tous les textes qui me parviendraient, à en assurer la promotion par les mêmes moyens mis au service des autres publications de l'atelier et à envoyer à l'auteur du texte un lien lui permettant de poursuivre la promotion de son texte à sa manière.
Quarto : une seule condition est exigée : ces textes ne doivent porter atteinte à personne d'autre que moi et ne comporter aucune infraction à la loi.
Quinto : Je m'autoriserais à participer à cette rubrique, en y insérant mes réponses et des informations ne sortant pas du cadre des activités liées à "mon années sur les ailes du récit". Quiconque voudrait répondre à mes articles pourrait bénéficier de ce droit.

Le Haikuteur – Tunis

*Il s'agit du tunisien Ali Douagi qui avait dit : "Vivant, il espérait une graine de raisin. Mort, on en lui apporta une grappe/ L'artiste de la "Ghalba" (amertume générée par les combats perdus!) n'est heureux que sous sa pierre tombale".

Aucun commentaire: